Un peu d’histoire
À l’origine, les visiteurs venaient à Pornic pour boire l’eau ferrugineuse de la source de Malmy à Gourmalon, réputée pour ses vertus curatives. En 1802, un pharmacien nantais analyse cette eau et en confirme les bienfaits.
Rapidement, les médecins préconisent non seulement la prise des eaux, mais aussi les bains de mer, une pratique novatrice à l’époque.
La baignade en mer était alors une activité intimidante, car peu de gens savaient nager. Pour rassurer les baigneurs, des bâtons avec des cordes étaient souvent utilisés.
La plage du Château est aménagée dès le début du XIXe siècle pour accueillir ses premiers baigneurs. Elle bénéficie d’une situation idéale, proche de la ville et de ses logements. Le cadre pittoresque du château et des côtes rocheuses environnantes, très apprécié en cette période romantique, attire de nombreux visiteurs.
Le projet Lebreton, un parcours de la plage à laTerrasse
En 1824, Aimé Louis Joseph Lebreton (1777-1830), négociant et adjoint au maire de Nantes, achète le château de Pornic et entreprend sa restauration pour en faire un lieu de résidence.
En 1829, il fonde la Société des bains de mer avec pour objectif de développer les infrastructures nécessaires à l’accueil des baigneurs. Sa volonté première : créer une « prise en charge » quasi complète des villégiateurs.
Naissance de l’établissement des bains de mer sur la place de la Terrasse
Cet édifice placé sur la promenade de la ville, dans une exposition superbe, d’où on découvre toute la baie […], a pour but de procurer aux nombreuses personnes que la source minérale et les bains de mer appellent à Pornic chaque année, les distractions et les agréments qui peuvent en seconder les effets.
Réclame pour les «Bains de mer et source minérale de Pornic», 1829
Archives départementales de Loire-Atlantique
Les salons jouent un rôle central dans l’expérience balnéaire de l’époque. À l’établissement des bains de mer de la Terrasse, les visiteurs peuvent se divertir dans des salons de lecture, une salle de billard, une salle de bal, un salon à manger, un cabinet de lecture et un fumoir. Ces espaces sont conçus pour offrir aux villégiateurs les divertissements en vogue, permettant ainsi à la société aristocratique et bourgeoise de se rencontrer et de se divertir dans un cadre élégant et raffiné.
Les pièces de cet établissement sont organisées en enfilade (la circulation se fait d’un salon à l’autre sans couloir). Cette disposition permet de renforcer les espaces de rencontre et de sociabilité.
La promenade de la Terrasse, indissociable de l’édifice des bains de mer, est un élément clé de l’expérience balnéaire à Pornic. Elle devient progressivement un lieu de détente et de contemplation. Au début du XIXe siècle, trois rangées d’ormeaux sont plantées, rappelant les promenades plantées parisiennes du milieu du XIXe siècle.
L’Hôtel de France
Le quartier évolue avec la démolition de la chapelle de Recouvrance et la construction de l’Hôtel de France (actuel Relais Saint-Gilles). Celui-ci est vite relié à l’ancien établissement des bains de mer (qui a entre-temps été un casino) : l’ensemble forme un grand complexe hôtelier sur la majeure partie de l’îlot.
2024… la renaissance de l’édifice
La première phase, le désamiantage, a été menée au printemps. Les façades, couvertures et menuiseries (le « clos et couvert ») de l’ancien établissement des bains de mer vont être entièrement restaurées à partir de septembre 2024.
Ce projet se veut exemplaire dans le cadre d’une politique patrimoniale ambitieuse et volontariste portée par l’équipe municipale : les matériaux et détails seront restitués rigoureusement à l’identique des dispositions d’origine.
À l’arrière de l’édifice, les volume accolés récents et dénaturants seront démolis pour restituer un passage à l’arrière du bâtiment tel qu’il a existé.
Subventions
- Budget global (PPI) : 2 180 000 €
- Subvention DSIL 2023 : 269 000 €